Cette exposition réunit trois artistes vivant et œuvrant à Montréal, dont le travail est présenté pour la première fois dans un contexte muséal. En cours d’acquisition par le Musée, leurs œuvres numériques (film, performance filmée, site Internet) relèvent les doutes et insécurités qui s’insinuent dans nos différentes relations et dynamiques à travers divers filtres et écrans.
Le rythme effréné de notre société contemporaine, jumelé avec l’isolement et la surutilisation des médias sociaux, entraîne plusieurs effets néfastes sur notre humeur, notre consommation, notre perception de nous-mêmes et des autres. Bien que nous puissions maintenant atteindre et rejoindre des gens aux quatre coins de la planète, nous devenons beaucoup plus sélectif.ve.s, nous jugeons rapidement. On cherche la perfection, ce qui amène à devenir méfiant.e. Comment établir des liens interpersonnels dans un tel écosystème, sans s’y noyer, sans se brûler ?
Mises ensemble, les œuvres exposées nous appellent à être attentif.ve.s à différents outils de communication — le questionnement, les applications de rencontres, les médias sociaux — et aux contextes dans lesquels ils opèrent.
Destinée à l’acquisition d’œuvres d’artistes émergent.e.s pour le MAC, cette sélection démontre leur utilisation des technologies numériques de manière innovante, et elle propose des réalisations à la fois critiques et sophistiquées. Il était important, lors de cet exercice, de choisir des artistes de communautés culturelles variées et représentatives de la Ville de Montréal.
Eunice Bélidor, conservatrice invitée dans le cadre du Salon des émergents