Cette exposition qui rassemble une vingtaine d’œuvres s’inscrit dans le cycle Tableau(x) d’une exposition, une nouvelle série de projets développés à partir des œuvres de la Collection. La présentation intitulée « Car le temps est la plus longue distance entre deux endroits » (Tennessee Williams, 1944) rassemble des œuvres qui expriment notre besoin de définir notre rapport au temps et à l’espace et qui révèlent la propension des artistes à vouloir en faire image, de l’infiniment grand à l’infiniment petit.
Nous assignons aux événements de la vie des coordonnées temporelles dont les repères se conjuguent toujours au présent. Si la vie d’un homme est calculée dans un temps linéaire qui relève de la chronologie, l’avenir qui offre la possibilité de répéter ou de prolonger une mesure appartient au temps cyclique exprimé par la chronométrie. Cette exposition est un nuancier qui juxtapose diverses conceptions du temps : mesuré, divisé, uniformisé, numéroté, accumulé, ponctué, déterminé, infini et abstrait, tel que représenté de manière linéaire ou cyclique par les artistes. Alors que certaines mesures temporelles coïncident avec des événements astronomiques et des cycles naturels, d’autres permettent de situer à l’échelle humaine le lieu des origines et la distance qui nous en sépare.
Dans l’œuvre théâtrale La Ménagerie de verre (1944) de Tennessee Williams, les personnages se retrouvent victimes du temps, confrontés à son caractère irréversible, « car le temps est la plus longue distance entre deux endroits ». L’exposition pose cette citation comme prémisse et réunit une sélection d’œuvres puisées dans la Collection du Musée d’art contemporain pour lesquelles le temps est un objet d’étude. Les œuvres de Nicolas Baier, Patrick Bernatchez, Eric Cameron, Paterson Ewen, Charles Gagnon, Betty Goodwin, Eadweard Muybridge, Roman Opalka, Alain Paiement, Guy Pellerin, Jana Sterbak, Françoise Sullivan, Serge Tousignant, Bill Vazan et Lawrence Weiner sont présentées dans cette perspective, certaines pour la première fois, et placées en position de dialogue avec une splendide œuvre de Sarah Sze intitulée Measuring Stick (2015), laquelle s’intéresse à la mesure du temps et de l’espace à travers l’image en mouvement.
Tableau(x) d’une exposition est un cycle d’expositions évolutif développé à partir des œuvres de la collection, dont l’objectif est de créer des dialogues inédits entre les œuvres historiques et les nouvelles acquisitions, entre les nombreux médiums et les artistes de diverses générations.
Le Musée d’art contemporain de Montréal remercie le ministère de la Culture et des Communications du Québec pour une subvention obtenue dans le cadre du Programme de soutien aux expositions permanentes permettant la réalisation de ce projet.