Montréal, le 2 mars 2016 — Du 3 mars au 22 mai 2016, le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) est fier de présenter l’œuvre de Ryan Gander, un artiste britannique dont la démarche est aussi prolifique que captivante, dans une exposition intitulée Make every show like it’s your last. Puisant dans les arts plastiques, le cinéma, la photographie, le design et la performance entre autres médiums, cet artiste transdisciplinaire fait preuve d’une grande finesse d’esprit dans des œuvres où les règles du jeu sont sans cesse réinventées et où le visiteur est appelé à prendre une part active dans l’interprétation de ce qui s’offre à son regard. Version remaniée d’une exposition itinérante, cette première présentation individuelle du travail de Gander à Montréal reflète l’intérêt de l’artiste pour les processus de création artistique et pour les modes de perception.

La trentaine d’œuvres de Ryan Gander qui sont réunies au MAC illustrent comment sa pratique transdisciplinaire lui sert à aborder les contradictions qui marquent notre culture et à revoir, non sans humour, les bases de l’art conceptuel. Comme le souligne John Zeppetelli, directeur et conservateur en chef du Musée, l’artiste procède « à un questionnement éclairant sur le langage et la production de sens ». Dans ce processus, le spectateur occupe une place de choix puisque sa présence est l’aboutissement du dispositif mis en place par l’artiste. Évoquant un casse-tête ou une énigme, les œuvres se composent de fragments de contexte ou d’histoire prenant la forme d’indices que le regardeur est invité à déchiffrer en mettant à profit son intelligence et son imagination.

Quelques examples dans une exposition foisonnante

Parmi les œuvres présentées, on compte trois sculptures de la série I is… Réalisées en résine de marbre, elles sont inspirées des jeux inventés par l’enfant de Ryan Gander. En effet, les sculptures représentent des cabanes de fortune, tels que les construisait sa fillette à l’aide de ce qui lui était à portée de main : chaises, draps, coussins, parapluies, etc. L’utilisation par l’artiste d’un matériau noble déjoue l’apparente banalité de cet exercice enfantin en le fixant dans le marbre, en plus de réussir une heureuse union du privé et du public.

C++, 2013, réunit cent portraits de personnes rencontrées par l’artiste au cours de sa vie et qu’il a réalisés de mémoire. Il s’agit en fait des disques de verre trempé qui ont servi de palettes pour l’exécution des tableaux et qui sont disposés comme ceux-ci l’auraient été autrefois dans un salon de peinture, tandis que les tableaux comme tels sont soit conservés dans les archives de l’artiste ou ont été détruits.

Constituée de deux yeux bleus et de sourcils noirs encastrés dans un mur, Magnus Opus, 2013, suit les moindres déplacements des visiteurs qui se trouvent dans la salle où elle est montée, exprimant une gamme d’expressions allant de la curiosité à l’ennui, en passant par la frustration et la concentration.

Imagineering, 2013, se déploie en deux temps. En premier lieu, est présentée en salle une vidéo réalisée par une agence de publicité à qui l’artiste a donné le mandat de produire ce document incitant la population à utiliser son imagination pour créer un avenir meilleur, et ce, comme si la commande émanait du ministère des Entreprises, de l’Innovation et des Compétences du gouvernement britannique. En second lieu, une bannière installée en façade du Musée reprend le message ludique et positif de la vidéo.

Parmi les nombreuses autres réalisations de cette artiste prolifique et polyvalent, mentionnons les lampes (plus de 60 !) que l’artiste a réalisées pour sa femme, sous le titre A lamp made by the artist for his wife – autant d’assemblages inventifs que de matériaux hétéroclites.

Biographie

Né en 1976 à Chester, au Royaume-Uni, Ryan Gander vit et travaille à Londres et à Suffolk, d’où il s’est acquis une renommée internationale. Parmi ses plus récentes expositions individuelles, on compte READ ONLY, Australian Centre for Contemporary Art (2015) ; Portrait of a blind artist obscured by flowers, Singapore Tyler Print Institute (2015) ; Nobody Walks Away from True collaboration Triumphant or Un-bruised (collaboration avec Mario Garcia Torres), Proyectos Monclova, Mexico (2015) ;  Esperluette, Palais de Tokyo, Paris (2012); Boing, Boing, Squirt, Museo Tamayo, Mexico (2012) ; Approach it slowly from the left, Haus Konstruktiv, Zurich (2010) ; et Intervals, Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2010). Il a participé à plusieurs expositions collectives majeures dont : British Art Show 8 à la Leeds Art Gallery (2015) ; L’avenir (looking forward), Biennale de Montréal (2014) ; Shanghai Biennale (2012) ; dOCUMENTA (13), Kassel (2012); ILLUMInations, 54e Biennale de Venise (2011); 55th Carnegie International, Carnegie Museum of Art, Pittsburgh (2008) et la Sydney Biennial (2008). Ryan Gander a reçu de nombreux prix : Zürich Art Prize (2009), ABN Amro Art Prize/ABN AMRO Kunstprijs (2006), Bâloise Art Prize (2006) et le Prix de Rome néerlandais en sculpture (2003).

Organisation et catalogue

Cette exposition est organisée par le Musée d’art contemporain de Montréal et produite en collaboration avec le FRAC Île-de-France – Le Plateau, Paris ; la Manchester Art Gallery, Royaume-Uni ; le Centre for Contemporary Art, Derry~Londonderry, Irlande du Nord ; la OK Offenes Kulturhaus Oberösterreich, Linz, Autriche ; la Contemporary Art Gallery, Vancouver ; et l’Aspen Art Museum, Colorado. Elle est accompagnée d’un ouvrage fouillé de 560 pages, Ryan Gander: Culturefield, réunissant des essais d’Aileen Burns, de Johan Lundh et de Rebecca May Marston, et publié chez Walther König, Cologne, en coproduction avec le MAC.

Commissariat

Mark Lanctôt, conservateur au MAC, est le commissaire de l’exposition.


Remerciements

Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) est une société d’État subventionnée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et il bénéficie de la participation financière du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada. Le Musée les remercie sincèrement de leur appui.

Enfin, le Musée d’art contemporain remercie ses partenaires Loto-Québec et Ubisoft de même que son partenaire média La Presse.

Source et renseignements

Anne Dongois
T. 514 826-2050
[email protected]