Montréal, le 18 octobre 2018 – Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) a le grand plaisir de présenter, du 20 octobre 2018 au 20 janvier 2019, l’œuvre d’une artiste au parcours unique et avant-gardiste, cosignataire du Refus global : Françoise Sullivan. Figure majeure de l’art québécois, Sullivan n’a jamais cessé de se réinventer depuis ses débuts dans les années 1940, alors qu’elle participait à l’émergence du mouvement automatiste. Par cette grande rétrospective, le MAC souhaite mettre en lumière la polyvalence et la richesse d’une trajectoire rigoureuse et multiforme qui a grandement contribué à la définition de l’art moderne et actuel au pays. Une cinquantaine d’œuvres, incluant peintures, sculptures et documents d’archives, seront présentées en plus d’un riche programme de performances spéciales. « Déjà peintre, danseuse et chorégraphe il y a soixante-dix ans, elle est aujourd’hui considérée comme la première artiste multidisciplinaire du Québec », indique John Zeppetelli, directeur général et conservateur en chef du Musée.

L’exposition Françoise Sullivan fait partie du dernier bloc d’expositions, avec Julian Rosefeldt et Partitions, qui est présenté au MAC avant que ne débutent ses grands travaux de transformation en 2019. Durant les travaux, le Musée restera actif : il déménagera dans un espace temporaire plus tard en 2019 et continuera d’offrir une programmation artistique au public.

Aux sources de la nature humaine

Si l’engagement de Françoise Sullivan dans le groupe des Automatistes est un moment marquant dans sa vie et dans le cours de l’histoire de l’art du Québec, sa contribution à la modernité ne se limite certainement pas à cette participation. En effet, au fil de ses explorations, elle s’est livrée à plusieurs remises en question esthétiques qui, en retour, lui ont permis de prendre part à divers mouvements avant-gardistes. L’artiste consacrera ainsi sa carrière « à la recherche de nouvelles manières d’être à la fois de son temps et d’exprimer une intériorité atemporelle, un nouvel universalisme motivé par le désir d’aller au-delà de soi », souligne Mark Lanctôt, conservateur au MAC et commissaire de l’exposition.

Dans le cadre de la rétrospective Françoise Sullivan, la diversité des approches de l’artiste se reflète dans une imposante sélection d’œuvres et de pièces d’archives qui retraceront son parcours des années 1940 à nos jours et les moments clés de sa démarche.

Un impressionnant programme de performances au MAC

En plus des œuvres matérielles, le MAC présentera un cycle de performances dédié à souligner le travail majeur de Françoise Sullivan comme chorégraphe et danseuse. Dans le cadre de l’exposition, le MAC a invité des artistes à concevoir des performances inédites qui seront présentées dans un espace de l’exposition aménagé à cet effet. Parmi ces artistes, on compte notamment Dana Michel (artiste associée à Par B.L.eux), The Two Gullivers (Flutura & Besnik Haxhillari), Dorian Nuskind-Oder, Simon Grenier-Poirier, Catherine Lavoie-Marcus et Maryse Larivière. Les performances seront présentées dès le 23 octobre selon l’horaire qui se trouve sur le site du MAC : https://macm.org/activites/performances/

À signaler

  • La rétrospective Françoise Sullivan fera l’objet d’une tournée canadienne organisée en collaboration avec deux musées ontariens : la Collection McMichael d’art canadien à Kleinburg et la Art Gallery of Windsor. Elle se rendra par la suite au Musée régional de Rimouski, au Québec, et à la Art Gallery of Greater Victoria, en Colombie-Britannique. Ce projet d’exposition itinérante est financé en partie par le Gouvernement du Canada.
  • Activités d’action culturelle, en octobre, en lien avec l’exposition Françoise Sullivan :
    • Table ronde avec les auteurs du catalogue Françoise Sullivan soit Vincent Bonin, Ray Ellenwood, Mark Lanctôt et Noémie Solomon, le vendredi 19 octobre, à 15 h (en français et en anglais);
    • Visite-rencontre avec Mark Lanctôt, commissaire, et Françoise Sullivan, artiste, le jeudi 25 octobre (en français à 18 h et en anglais à 19 h).

Pour consulter les autres activités offertes par le MAC : https://macm.org/activites-et-evenements/

Biographie

Née à Montréal en 1923, Françoise Sullivan, pendant ses études à l’École des beaux-arts de Montréal au cours des années 1940, formera, en compagnie d’artistes qui gravitent autour de Paul-Émile Borduas, le groupe des Automatistes. Cosignataire du manifeste Refus global, publié en 1948, elle contribue à ce recueil par un texte fondateur pour la danse contemporaine, « La Danse et l’espoir ». En effet, peintre, mais aussi danseuse et chorégraphe, elle s’installe de 1945 à 1947 à New York où elle étudie la danse moderne auprès de Franziska Boas, entre autres. Peu après son retour à Montréal, elle réalise Danse dans la neige (1948), un jalon marquant de son parcours. Dans les années 1960, elle se consacre à la sculpture d’acier et de plexiglas. S’en suit, au cours des années 1970, une période où elle entreprend ses premiers voyages en Grèce et en Italie; et, comme membre du centre d’artistes Véhicule Art, elle explore des démarches performatives et « immatérielles » liées à l’art conceptuel. Dans les années 1980, elle effectue un retour à la peinture : des tondos matiéristes puis des œuvres figuratives inspirées de la mythologie antique. Dès la seconde moitié des années 1990, elle se consacre à une longue exploration de la peinture abstraite, qui se poursuit aujourd’hui.

Françoise Sullivan a enseigné à la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia de 1977 à 2009. Ses œuvres ont été exposées au Canada, aux États-Unis, en France, en Italie, en Belgique, en Allemagne, au Danemark ainsi qu’au Japon. Elle est récipiendaire du prix Paul-Émile-Borduas, de l’Ordre du Canada et est Chevalière de l’Ordre du Québec. Son travail a fait l’objet de rétrospectives au Musée des beaux-arts de Montréal et au Musée national des beaux-arts du Québec. En 2005, elle remportait le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en 2008, le prix Gershon Iskowitz.

Catalogue

À l’occasion de l’exposition Françoise Sullivan, le Musée publie un catalogue substantiel (288 pages, 180 illustrations). Mark Lanctôt, commissaire de l’exposition, y signe un texte de même que Vincent Bonin, Ray Ellenwood et Noémie Solomon. Une chronologie illustrée, compilée par Chantal Charbonneau complète la publication. Le catalogue est en vente au prix de 39,95 $ à la Boutique du Musée et dans plusieurs librairies.

Commissariat

Le commissaire de l’exposition Françoise Sullivan est Mark Lanctôt, conservateur au MAC.

Aussi au MAC : Julian Rosefeldt : Manifesto et Partitions

À partir du 20 octobre, le MAC présente également Manifesto, une vaste installation vidéo à treize écrans de l’artiste allemand Julian Rosefeldt, qui rend hommage à la puissance des manifestes artistiques et à leur beauté littéraire. La grande actrice australienne Cate Blanchett prête son talent à ce véritable tour de force qui puise dans l’architecture, le cinéma, le théâtre, la performance et les arts visuels, et qui recourt à des textes fondateurs d’artistes ayant marqué l’histoire de l’art au 20e siècle.

Troisième exposition débutant le 20 octobre au MAC, Partitions lie les deux autres en réunissant des manifestes et des documents originaux cités dans l’installation Manifesto de Julian Rosefeldt, auxquels s’ajoutent Refus global et d’autres manifestes issus des milieux de la danse, de l’art conceptuel et de la performance au Québec et au Canada. Les documents sont présentés comme une partition par laquelle s’exprime l’appel toujours renouvelé du langage à transformer le monde.

Remerciements

Le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC) est une société d’État subventionnée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec et il bénéficie de la participation financière du ministère du Patrimoine canadien et du Conseil des arts du Canada.

Le Musée salue le soutien de la Caisse de dépôt et placement du Québec, partenaire des activités éducatives, ainsi que la Banque Nationale, partenaire des événements du Musée et de la Fondation. Le Musée remercie sincèrement ses partenaires média : La Presse, The Gazette, ainsi que les Cinémas Beaubien et du Parc. Dans le cadre de l’exposition Françoise Sullivan, le MAC souligne l’appui du Théâtre Lachapelle et du Centre de création O Vertigo (CCOV). L’exposition Julian Rosefeldt : Manifesto est réalisé avec l’appui du Goethe-Institut Montréal, que le MAC remercie chaleureusement. Également dans le cadre de Julian Rosefeldt : Manifesto, le MAC salue le soutien de deux partenaires spéciaux : le Festival du Nouveau Cinéma, où le Musée a coprésenté le film Ray and Liz de Richard Billingham le 6 et le 13 octobre 2018, ainsi que les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), qui auront lieu du 8 au 18 novembre prochain. Le MAC coprésentera avec les RIDM le film SEGUNDA VEZ (2018), de Dora García le mardi 13 Novembre 2018, à 13 h 30, et le dimanche 18 Novembre 2018, à 19 h.

Manifesto a été commandée par le Australian Centre for the Moving Image (ACMI), Melbourne, la Art Gallery of New South Wales, Sydney, la Nationalgalerie (Staatliche Museen zu Berlin), et par le Sprengel Museum Hannover. L’oeuvre a été coproduite par la Burger Collection Hong Kong et la Ruhrtriennale. Elle a été réalisée grâce à l’appui du Medienboard Berlin-Brandenburg et en collaboration avec la Bayerischer Rundfunk.

Musée d’art contemporain de Montréal

Situé au cœur du Quartier des spectacles, le Musée d’art contemporain de Montréal fait vibrer l’art actuel au centre de la vie montréalaise et québécoise. Lieu vivant, le MAC assure, depuis plus de cinquante ans, la rencontre entre les artistes locaux et internationaux, leurs œuvres et un public toujours plus vaste ; lieu de découvertes, le Musée propose aux visiteurs des expériences sans cesse renouvelées, souvent inattendues et saisissantes. Le MAC présente des expositions temporaires consacrées à des artistes actuels – pertinents et marquants – qui sont des témoins privilégiés de notre société, de même que des expositions d’œuvres puisées dans la riche collection permanente qu’abrite l’institution. Ici, toutes les formes d’expression sont possibles : œuvres numériques et sonores, installations, peintures, sculptures, œuvres immatérielles, et autres. Offrant un éventail d’activités éducatives qui familiarisent le grand public avec l’art contemporain, le MAC est aussi l’instigateur de performances artistiques uniques et d’événements festifs. Voilà une fenêtre ouverte sur mille expressions d’avant-garde qui font rayonner l’art dans la ville et dans le monde. www.macm.org

Source et renseignements

Anne Dongois
T. 514 826-2050
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