Quand Daech procède à la destruction de monuments culturels, comme le temple de Baalshamin à Palmyre, il s’agit d’une forme de terreur exercée au nom de l’authenticité fondamentaliste. Cette communication aborde la manière dont les luttes mondiales actuelles s’inscrivent dans des politiques et des idéologies culturelles qui s’opposent : d’une part, un iconoclasme spectaculaire et, d’autre part, le musée universaliste de l’Occident dont les valeurs de cohabitation multiculturelle masquent un passé, le sien, qui a consisté à retirer de force des biens culturels de leurs sites d’origine. Alors qu’on considère que l’iconoclasme est régressif et antimoderne, le musée universel est lié, idéologiquement, aux fondements mêmes de la modernité. Cette communication avancera qu’il nous faut élargir notre compréhension du moderne pour qu’elle englobe ces deux points de vue. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons commencer à élaborer une réponse culturelle appropriée à l’un des conflits les plus graves de notre époque.
David Joselit est Distinguished Professor au programme de doctorat en histoire de l’art du CUNY Graduate Center. Il a enseigné à l’Université de Californie, à Irvine, où il a dirigé ce département de 2006 à 2009. Joselit est l’auteur de Infinite Regress: Marcel Duchamp 1910-1941 (MIT, 1998), American Art Since 1945 (Thames and Hudson, 2003), Feedback: Television Against Democracy (MIT, 2007) et After Art (Princeton University Press, 2012). Il a été co-organisateur de l’exposition Painting 2.0: Expression in the Information Age, inaugurée en 2015 au Brandhorst Museum à Munich. Il est membre de la rédaction de la revue October et il écrit régulièrement sur la culture et l’art contemporains.
Cet événement est organisé par le Programme de maîtrise en arts visuels de l’Université Concordia, avec le soutien généreux de Miriam Roland.